L’institut (Stephen King)

Au coeur de la nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent la maison de Luke Ellis, jeune surdoué de 12 ans, tuent ses parents et le kidnappent.

Luke se réveille à l’Institut, dans une chambre presque semblable à la sienne, sauf qu’elle n’a pas de fenêtre. Dans le couloir, d’autres portes cachent d’autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques.

Que font-ils là ? Qu’attend-on d’eux ? Et pourquoi aucun de ces enfants ne cherche-t-il à s’enfuir ?

Maison d’édition : Albin Michel
Date de sortie : 29/01/2020
Nombre de pages : 598

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Mon attrait pour les romans de Stephen King, cela remonte à loin, puisque j’ai fais la connaissance de la plume de l’auteur quand j’étais pré-ado… (oulàààà ça remonte loiiinnnn 😊 ) Ce que j’aime avec cet auteur, c’est qu’il m’embarque toujours dans ses histoires incroyables, avec un univers qui à la fois est particulier et pourtant si « ordinaire » pour la plupart (genre, ça pourrait se passer dans la ville d’à côté), mais  pourtant, il nous emmène toujours dans des récits complètement fous…

J’ai pris un peu de retard sur la lecture des derniers opus, mais malgré tout, beaucoup me tentent… c’est le cas de l’Outsider, Conte de fées, Après… et l’Institut faisait partie de ces livres « récents » que j’ai tardé à lire après tout le monde … (Ceci dit, je n’ai pas encore lu Dôme non plus… et j’en ai plein en attente de relectures… Bref, recentrons nous 😊 )

Point de vue de ce livre, il ne fait pas exception à ce que j’aime dans ses romans : Une bonne mise en place : il nous décrit les lieux avec précision et détails, de sorte que l’on ait l’impression de les connaître, presque comme si nous nous y étions déjà rendus… Il nous présente les personnages avec soin, histoire qu’on puisse les appréhender le mieux possible…. Il nous plonge dans une ambiance installée avec intelligence, de sorte que l’on soit plongé dedans de manière irrémédiable et qu’on ne puisse plus s’en échapper le temps de la lecture.

J’ai retrouvé la magie des descriptions que j’aime tant… Le petit détail qui permet de se représenter mentalement les choses, les lieux, les gens… Si on vous dit « son badge indiquait Maureen », vous visualisez le badge… Mais la description qui nous est faite nous fait directement imaginer la petite dame d’un certain âge aux allures de grand-mère des enfants…

On a juste l’impression de la connaître, de tout savoir de sa vie et de la côtoyer depuis des années… Et ça me fait cette impression avec tellement de choses dans ses romans, tellement les descriptions et les présentations de lieux et personnages sont travaillées d’une manière juste et appréciable.

« Je ne sais pas combien de temps tu vas rester ici. Et moi non plus, d’ailleurs. Mais tant que tu seras ici, sois sympa avec Maureen, OK ? Cet endroit est rempli de connards, mais elle n’en fait pas partie. Elle est gentille. Et elle a des problèmes. – Quel genre de problèmes ? » Luke avait posé la question par politesse. Il regardait par la fenêtre ce qui devait être le terrain de jeux. Il y avait là un garçon et une fille, peut-être un peu plus âgés. « D’abord, expliqua Kalisha, elle pense qu’elle est peut-être malade, mais elle ne veut pas aller chez le médecin parce qu’elle n’a pas les moyens d’être malade. Elle gagne seulement quarante mille dollars par an et elle a le double de factures. Même plus. Son mari a accumulé les dettes, puis il a fichu le camp. Et évidemment, ça n’arrête pas d’augmenter, à cause des intérêts. – Mon père appelle ça le “vig”, dit Luke. Ça vient d’un mot ukrainien qui signifie “profits” ou “gains”. C’est un terme de voyous, et mon père dit que les compagnies de crédit, c’est rien que des voyous. Si on pense aux intérêts composés qu’ils touchent, il a… – Raison ? – Oui. »

J’ai adoré toutes les petites références que l’on a pu retrouver dans le livre… c’est quelque chose que j’aime énormément retrouver dans mes lectures… (je ne sais pas si cela vous le fait aussi).

« Elle est comme l’agent Mulder dans la série X-Files. Elle veut croire. – Croire à quoi ? » Le regard de Kalisha – empli à la fois de sagesse et de tristesse – lui donna une fois de plus des airs d’adulte. « Que c’est juste un petit détour sur la grande autoroute de la vie et que tout va s’arranger à la fin, comme dans Scooby-Doo.

« Oui, parlez-en au shérif John. Et restez sur vos gardes, vous tous. Ils peuvent très bien venir armés. Il y a une ville, dans le Maine, qui s’appelle Jerusalem’s Lot, où vous pourriez interroger les habitants sur les hommes en voitures noires. À condition d’en trouver un, évidemment. Ils ont tous disparu il y a plus de quarante ans. George Allman parle souvent de cette ville.

De même, le fait qu’il y ait une référence à un autre ouvrage de l’auteur… j’adore ce genre de choses…

Point de vue de l’histoire, je suis en demi-teinte… Il va être assez compliqué de vous l’expliquer précisément sans spoiler, mais je vais essayer. Pour que ce que la première partie, j’ai adoré, il y a vers le milieu du livre un twist qui change complètement le « lieu » et l’ambiance de l’histoire, qui fait passer le livre de « psychologique » à « aventure », si je puis dire, et j’ai moins apprécié cette seconde partie. C’est moins mon truc, quoi…

Je vous avoue que la brique que représente ce livre m’a un peu effrayée au départ, car je sais que pour l’instant, j’ai du mal avec les trop gros livres car j’ai tendance à me lasser très vite.
Mais finalement, j’ai été surprise de voir avec quel entrain et quelle facilité j’ai progressé dans l’ouvrage. Tout coulait de sources, pas de longueurs, pas de ralentissements… même si j’ai un peu moins aimé la seconde partie, ça s’est lu facilement car je voulais savoir la suite à tout prix.
Le livre est découpé en chapitres courts, ce qui vient rythmer la lecture et ne donne pas l’impression que le roman est interminable.

Dans la première partie, il y a un côté un peu paranormal ou extraordinaire qui se dégage et que j’ai beaucoup appréciée… Je vous rassure, on n’est pas dans le côté fantômes ou quoi que ce soit de ce genre…

Pendant la lecture de ce livre, je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec Charlie, un des ouvrages culte de l’auteur… Alors on est loin de la même histoire, je vous rassure, et je ne vous spoile absolument pas en vous disant ça vu que le résumé du livre parle des pouvoir psychiques, mais Charlie aurait presque sa place dans cet institut. Ça m’a tellement fait faire ce rapprochement.

Point de vue personnages, certains sont attachants, et certains sont détestables, mais c’est normal dans ce genre d’histoire.

Luke, je l’ai trouvé fascinant… sa manière d’appréhender les choses est tellement logique, mature et réfléchie, tellement à mille lieues de la plupart des enfants de son âge.

« Eileen ne savait pas comment leur fils avait pu naître d’un couple de gens ordinaires, aux aspirations et aux attentes ordinaires ; et parfois, elle aurait aimé que ce soit différent. Parfois, elle haïssait profondément le rôle qu’on leur avait imposé, mais elle n’avait jamais haï Luke, et elle ne le haïrait jamais. C’était son bébé, le seul et unique. »

Je ne sais pas si ça l’a fait à chacun qui a lu ce livre, mais le fait que cela touchait et concernait des enfants, cela rendait l’atmosphère encore plus pesante. Car fatalement, s’en prendre à des enfants, on trouve ça injuste… Mais enfin, qui aurait l’idée d’enlever un enfant en pleine nuit, de tuer ses parents, et de l’enfermer dans un endroit horrible avec d’autres enfants… J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Luke, c’est un personnage qui m’a beaucoup touchée…

« Le shérif John se renversa dans son fauteuil qui émit un gémissement plus désespéré que jamais. « Quand je disais que vous étiez surqualifié pour le poste de veilleur de nuit, j’étais loin de la vérité. Vous allez nous manquer quand vous partirez à New York. – Rien ne presse », dit Tim. »

Le personnage de Tim, je l’ai trouvé très intéressant et très touchant…

Et effectivement, Tim est certes surqualifié pour ce poste, mais il a surtout un côté humain incroyable qui émane de lui… Toujours le bon mot, à la bonne personne… Ce genre de personne que l’on aime rencontrer et nous ensoleille une journée grise.

Ce que j’aime avec les œuvres de Stephen King, c’est que derrière des histoires en apparence fictionnelles, il y fait toujours une critique de la société, il y a toujours des messages à en tirer, des vérités qui ressortent…  Voici un passage que j’ai particulièrement aimé :

« Avez-vous besoin d’une aide financière ? Je peux vous donner dix dollars, si vous voulez. » Il fut ému et surpris (ce n’était pas une première) par la gentillesse et la générosité simples des gens simples, surtout ceux qui ne roulaient pas sur l’or. L’Amérique était encore et toujours un beau pays, même si certains (lui y compris parfois) affirmaient le contraire. »

Je trouve que c’est tellement vrai… ce sont souvent les personnes qui n’ont que peu de choses qui sont pourtant tellement prêts à aider les autres, ils ne réfléchissent pas, s’ils peuvent vous aider, ils le font souvent avec tellement de plaisir et sans rien n’attendre en retour…

En conclusion, que vous dire…

Que sur le fond, j’ai adiré ce livre, et j’ai retrouvé la plume de l’auteur avec grand plaisir. Les personnages sont bien amenés, l’ambiance est pesante et oppressante, et on s’attache sans peine aux enfants, notamment. Petit bémol sur la seconde partie du livre qui a plus des allures de « thriller d’aventure », qui m’a vraiment moins plu par rapport au côté psychologique de la première partie. Mais il mérite la découverte 😊

4 réponses à « L’institut (Stephen King) »

  1. Avatar de Light And Smell

    Je t’avoue que je l’ai lu sans grande passion mais je crois que je n’étais pas dans le bon état d’esprit.

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    1. Avatar de Hylyirio & A58bx

      oui, l’état d’esprit joue beaucoup parfois!
      Il y a des moments où on a envie de plus de légèreté…

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  2. Avatar de PatiVore

    De bons titres et de bons avis ; ça fait longtemps que je n’ai pas lu de Stephen King, la dernière fois c’était pour un challenge (thème horreur) 😉

    Bonne semaine et bon mois de décembre 🙂

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    1. Avatar de Hylyirio & A58bx

      je suis tellement contente de te voir par ici ❤
      ça faisait longtemps aussi que je n’en avais pas lu…

      des bisous ❤

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